Comment serons-nous soignés demain ?

De nouveaux défis de santé à relever

 

Malgré des progrès thérapeutiques formidables et ses ambitions pour le futur, la France enregistre depuis quelques années une stagnation, voire une baisse de l'espérance de vie à la naissance et en bonne santé.

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L’espérance de vie, sans incapacité, également appelée « espérance de vie en bonne santé », correspond au nombre d’années qu’une personne peut espérer vivre sans souffrir d’incapacité dans les gestes de la vie quotidienne. La Drees a calculé cette espérance de vie sans incapacité à partir de 65 ans, mais également à la naissance. Cette dernière donnée tient compte de la survenue éventuelle d’incapacités tout au long de la vie.

En France, à la naissance, une femme peut espérer vivre 65,9 ans sans aucune incapacité, et un homme 64,4 ans en 2020 selon le numéro n°1213 de la revue "Etudes & Résultats" de la Drees. Des chiffres qui placent la France en dessous de la moyenne européenne, avec un déficit de six mois pour les femmes, et de neuf mois pour les hommes. Toujours selon la Drees, la France est en 9e position dans l’Union européenne concernant l’espérance de vie sans incapacité à la naissance, pour les hommes comme pour les femmes. La Suède, l’Espagne et l’Allemagne étant sur le podium.

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Cette question de qualité de vie de la population, et notamment la réduction de l’écart entre espérance de vie et espérance de vie en bonne santé, pose donc un vrai défi aux politiques de santé françaises.

D'autant plus que le rapport Santé 2030 du Leem voit la stagnation de l'espérance de vie comme une tendance de fond, impactée par la hausse du diabète, qui sera en 2030 la septième cause de mortalité dans le monde selon l'OMS, et la maladie d'Alzheimer qui ne bénéficie pas, à ce jour, de traitement adapté. La prévalence des autres maladies liées au grand âge devrait également s'accroître.

En effet, si le vieillissement de la population et la perte d'autonomie sont de véritables enjeux de société, la hausse du nombre de patients souffrant de maladies chroniques, ou dont les maladies deviennent chroniques, en est un autre tout aussi important.

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Cette hausse de la prévalence des affections de longue durée (ALD) est liée à différents critères, dont le vieillissement de la population, les habitudes de vie, la pollution, mais aussi les progrès médicaux qui prolongent l'espérance de vie des patients.

Selon le rapport du Leem, le nombre de diabétiques devrait augmenter de 12 % d'ici à 2030, le nombre d'insuffisants respiratoire de 10 %, de malades atteints de troubles psychiatriques de 11 % et celui de personnes atteintes de maladies inflammatoires de 20 %. La hausse est également marquée pour les cancers et la maladie d'Alzheimer. D'où l'urgence d'agir également sur la prévention afin de freiner cette croissance et d'intervenir avant l’apparition de la pathologie.

Parallèlement à ce nouveau paradigme, qui vise à passer d'une logique curative à une logique préventive, chercheurs, hôpitaux, industries et patients sont en interaction continue pour découvrir, développer et adapter des traitements toujours plus ciblés et efficaces, à l'échelle de groupes réduits de patients, voire à l’échelle de l’individu. Ces solutions thérapeutiques individuelles, déjà présentes dans le champ de l'immunothérapie et de certaines maladies rares, vont continuer à gagner du terrain dans les prochaines années. 

 

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NO-FR-2400125-NP- Juin 2024