Médicament : une industrie innovante
Un marché mondial en forte croissance
Le marché pharmaceutique mondial, qui affichait un chiffre d’affaires de 1043 Mds$ en 2017, a dépassé les 1 280 Mds$ en 2021, soit une croissance de plus de 24 % en cinq ans. Cette croissance résulte de l’arrivée sur le marché de nouveaux traitements innovants, de l’évolution démographique et du vieillissement de la population, et de l’apparition de nouveaux marchés émergents dans le monde (Chine, Inde…).
En termes de chiffre d’affaires, la France demeure le 2e marché européen, derrière l’Allemagne, et le 5e marché mondial en 2021.
La France, un exportateur net de médicaments
En France, le chiffre d’affaires réalisé par l’industrie pharmaceutique s’élève à 63,1 Mds€ en 2021, dont 49 % à l’exportation. En hausse régulière, les exportations françaises de médicaments ont ainsi atteint 31,2 Mds€ en 2021, soit une légère baisse de 1,33 % par rapport à l’année précédente. La majorité de ces exportations (60,4 %) se fait vers l’Europe. L’industrie pharmaceutique est ainsi l'un des rares secteurs industriels français à contribuer positivement à la balance commerciale.
Le chiffre d’affaires du médicament sur le marché domestique en 2021 s’élève à 35,6 Mds€. Sont considérés dans le marché du médicament domestique les médicaments délivrés en officine ainsi que les médicaments consommés dans le cadre des hospitalisations.
Le marché intra-hospitalier représente ainsi 13,5 Mds€, tandis que le marché officinal représente 22,1 Mds€, avec 20,9 Mds€ pour les médicaments remboursables et 1,2 Mds€ pour les médicaments non-remboursables.
Emploi et localisation
En 2020, les entreprises pharmaceutiques employaient directement 99 310 salariés en France, dont 56 % de femmes. Elles ont, en outre, enregistré environ 11 400 recrutements sur la même année, soit une progression de 0,5 % par rapport à 2019, alors que les autres industries enregistraient une baisse de 1,2 % de leurs salariés.
Une grande partie des employés du secteur (55 %) est concentrée au sein de trois grands bassins d’emploi : l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Normandie. En ajoutant le Centre-Val de Loire, le Grand Est et les Hauts-de-France, ces six régions représentent approximativement 80 % de l’emploi pharmaceutique en France.
Le Leem classe les métiers de l’industrie pharmaceutique en six catégories :
- Recherche et développement ;
- Qualité, environnement, hygiène, sécurité ;
- Information médicale et réglementaire ;
- Production ;
- Promotion et commercialisation ;
- Support.
Recherche et développement
Le secteur pharmaceutique est le 3e investisseur en R&D en France. Près de 10 % du chiffre d’affaires des entreprises y est consacré, soit 4,5 Mds€ en 2017, dont 47 M€ de fonds publics, soit 1 % total de l’effort de R&D.
L’attractivité en recherche clinique est un enjeu majeur pour les pays au regard des investissements internationaux et de la compétition mondiale pour les attirer. La position de la France dans le domaine est mesurée tous les deux ans par des enquêtes menées par le Leem.
Sur les 2 972 essais cliniques menés par les industriels dans le monde en 2021, la France a participé à 319 d’entre eux, soit 11 % des essais mondiaux, ce qui la place au 3e rang européen, derrière l’Espagne et l’Allemagne, mais devant le Royaume-Uni.
Ce retour sur le podium européen s’explique par un gain d’activité dans des domaines thérapeutiques où l’innovation est prometteuse : la France se place ainsi au 4e rang mondial pour les essais précoces ainsi que les essais cliniques sur la Covid-19, portant sur des traitements préventifs ou thérapeutiques.
L'entrée en vigueur du règlement européen relatif à la recherche clinique vise à accroître la compétitivité de l'Europe, mais la compétition demeure significative avec d'autres régions mondiales, en particulier l'Asie.
En matière d'essais cliniques, le domaine d’excellence est l’oncologie : plus de 45 % des essais y sont dédiés en France, contre 30 % dans le monde. L'Hexagone est ainsi le cinquième acteur mondial de la recherche clinique contre le cancer.
En 2020, la France est au 5ème rang mondial en cancérologie.
Enfin, seulement 0,6 % des essais des industriels sur le médicament ont été entièrement réalisés en France en 2020, contre plus de 19 % aux États-Unis.
En 2021, la France est en 5e position des principaux pays producteurs de médicaments en Europe, alors qu’elle était 4e en 2018. Au sein de l’Union européenne, elle est concurrencée par ses voisins, dont l’Italie qui est devenue un concurrent majeur.
Sur les 488 médicaments autorisés en Europe entre 2016 et 2021, seulement 42 sont fabriqués en France, contre 112 en Allemagne, 87 en Irlande, 48 en Espagne et 38 en Italie.
Concernant les médicaments :
- En 2021, quatre nouveaux médicaments sur 10 étaient des médicaments biologiques d’après le Leem
- En 2020, sur les 76 biothérapies autorisées et commercialisées en Europe, cinq sont produites en France contre 21 en Allemagne et 12 en Italie (dossier de presse « Stratégie d’accélération Biothérapies et Bioproduction de thérapies innovantes »).
- En 2018, la France comptait 271 sites de production pharmaceutique, dont 32 sites industriels spécialisés dans la production de substances biologiques.
- Le 7 janvier 2022, le gouvernement a lancé une stratégie d’accélération « biothérapies et bioproduction de thérapies innovantes » dans l’objectif de faire de la France un leader européen en bioproduction pharmaceutique d’ici à 2030. L’objectif à cinq ans est de produire localement au moins cinq nouveaux biomédicaments.
- En France, les sites de bioproduction concernent essentiellement les médicaments biologiques matures, tels que les vaccins ou les produits dérivés du sang. Les vaccins représentent ainsi la principale activité de bioproduction avec 60 % des emplois d’après le Leem.
Accès au marché
Concernant la disponibilité des nouveaux médicaments autorisés entre 2017 et 2020, la France se situe derrière trois de ses principaux comparateurs (Allemagne, Angleterre et Italie), mais devant l’Espagne. Sur les 160 produits disponibles en Europe, 105 étaient accessibles aux patients en France, contre 147 en Allemagne et 127 en Italie.
Par ailleurs, le délai moyen de mise à disposition des nouveaux produits aux patients français était entre 2017 et 2020 de 497 jours, contre133 jours pour l’Allemagne, 340 jours pour l’Angleterre et 429 jours pour l’Italie.
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NO-FR-2400125-NP- Juin 2024